Des victimes face à la souffrance collective: structures morales et sacralisations émergentes.

Résumé

Les articles rassemblés ici montrent comment les formes de mobilisation des victimes et de gestion de la souffrance collective sont croisées par leur rapport à l'espace du sacré, compris au sens large et divers. Ils présentent de façon inédite les différentes articulations entre les grammaires du sacré et l'activisme des survivants et des proches des victimes, la place des spécialistes dans la consécration de leurs figures dans l'espace public et les politiques de gestion de leurs souffrances. Sa lecture nous permet de passer en revue les actions du mouvement noir et des groupes de proches des violences urbaines au Brésil, les pratiques des prêtres identifiés avec l'option pour les pauvres et l'émergence d'organisations de proches des victimes de violences institutionnelles en Argentine, l'émergence de nouvelles formes de spiritualité et de gestion du passé des victimes du terrorisme d'État en Argentine et en Uruguay, les initiatives du mouvement des proches des victimes de violences terroristes au Pays basque, les stratégies de protection et/ou de dénonciation des femmes les victimes de violences sexuelles en Argentine et au Paraguay et les entreprises des groupes qui parviennent à sortir de l'apartheid en Afrique du Sud. A partir de la lecture des ouvrages, la manière dont l'intervention publique de ces groupes institue des régimes de vérité qui soulignent et/ou resignifient les exigences classiques de mémoire, de vérité et de justice et les modes de gestion du passé établis à partir de la grammaire est mise en évidence binaire victime-délinquant.